Ma chère Céline

Publié le par moncherjerome.over-blog.com

vacancesR1_cons-450-copie-2.jpgAlors que tu te prélasses sur les terrasses d'altitude enneigées, je crève de chaud sous mes cocotiers. Alors que je t'écris, j'ai des gouttes qui perlent le long de mon cou, les cheveux collants et la mine peu fraîche... alors est-ce en raison de l'incroyable soirée d'hier (notre 1re à Maurice, nous avons fait le tour des boîtes du Nord de l'île... et point déçue n'ai-je été en découvrant que les soirées streap-tease sont toujours au programme... le clubbing à l'île Maurice ressemble aux boîtes parisiennes des années 80. Au secours!!!), ou de cette chaleur moite qui caractérise l'été mauricien. Toujours est-il que je suis au ralenti, que je transpire comme c'est pas permis et que je stresse à l'idée que Biginza (le tit cyclone) ne se transforme en un vrai grand cyclone puissance 3 qui nous obligerait à nous réfugier avec tous les expats français au magnifique hôtel Le Canonnier (voisin du Club Med et tout aussi luxueux... finalement, je me demande si c'est si mal que ça de vivre un cyclone!!).

 

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Un exemple : par temps d'orage à Maurice, tu peux lire la fatigue et la crainte du tonnerre sur tous les visages adultes, tandis que les enfants te mettent à sac ta baraque, crient comme c'est pas permis et ne cessent de se chamailler. Donc Céline, si jamais tu sens que tes filles commencent à être gagner par un état d'excitation hors du commun, nul besoin de t'acheter un baromètre : tu peux identifier un phénomène orageux ou cyclonique à venir pour les heures suivantes.

 

Alors moi, je te jure, avec les 4 enfants Hibou à la maison, je peux te dire que ça s'est vérifié, et il s'est passé le jour de tonnerre des choses incroyables.

Lundi : 1er jour de semaine, reprise du boulot, anniversaire d'Esther.

Au petit matin, tout est normal : le soleil brille, les ménates braillent (comme tous les matins, je n'en peux plus qu'ils me réveillent à 5H30 au lever du soleil), et le réveil sonne. Comme chaque matin, douche, petit déjeuner, je me presse pour préparer mon lunch et pars en retard (comme d'habitude).

J'arrive au bureau, allume mon ordi : Arghhhhhh.... il déborde de mails de ma supérieure qui me suggère (avec insistance) de me presser pour la prochaine campagne de communication sur la prochaine campagne promotionnelle des produits machin chose. Traduction française et masculine (enfin, si mon boss était un homme, il m'aurait dit : ) : 'Fleur bouge toi le cul, on va encore être à l'arrache comme d'habitude, je te paie pas pour que tu comptes les moustiques' (et ça ça me prendrait du temps parce qu'en ce moment, c'est la grosse période Chicungunya à Maurice, et ça pique dans tous les sens). Bref, la journée démarre comme chaque lundi matin. Mais le ciel s'assombrit rapidement, à tel point que je me demande si je vais pas me prendre une grosse drache pendant ma pause plage réglementaire du midi. J'échappe de justesse aux gouttes.

Malheureusement, c'est durant l'après-midi que l'effet orage s'intensifie et que les événements s'enchaînent sans que je ne puisse rien maîtriser : les mails de suggestion se transforment en mails d'injection agacés, les collègues arrêtent de travailler quand ils entendent tonner dans le ciel. Réunion d'équipe à côté du poste de radio : l'ile de Maurice est en train d'être inondée de part et d'autres, des ponts s'écroulent (j'ai l'impression que c'est la fin du monde) et la route qui mène du sud vers le nord est bloquée. Ce qui m'inquiète grandement car nos amis les Hibous sont dans le sud, doivent rentrer le soir même pour que nous fêtions l'anniversaire d'Esther, et sont quand même 6 dans leur van avec un bébé de 3 mois. Les boules. Je fais une petite prière pur que tout se passe bien pour eux.

 

maurice_0810-368.jpg16h au bureau : tout le monde est prêt à repartir, le ciel est noir et la tempête n'est pas loin.

Nous décidons d'un commun accord de quitter le bureau, et je me propose de ramener deux collègues qui vivent à Grand Baie, pour leur éviter d'affrronter la tempête qui sévit sur Bain Boeuf .

Ainsi, accompagnée de Savitree comme co-pilote et Izaguen à l'arrière, j'essaie de conduire comme je peux, car je ne vois rien mais strictement rien. De justesse j'échappe à l'accrochage avec un bus qui déboule sur la route royale de Bain Boeuf, ce en me reculant lentement de quelques centimètres, le devant de ma voiture étant légèrement trop avancé. Et là, coup de tonnerre : je flippe comme une malade, je viens de me prendre la foudre sur la bagnolle. Savitree ouvre de grands yeux, Izaguen me regarde bizarre, mais gardant son sang froid, il pense à ouvrir la porte pour observer les dégats à l'extérieur : le coup de foudre n'est rien d'autre que le coup porté par un motard sur ma voiture. Le motard doit avoir une cinquantaine d'année, peser 100 kg, il a les yeux revolver, de l'orage dans le regard... je crois que je viens de rouler sur lui. Alors là, je remercie le ciel d'avoir apporté Izaguen dans ma voiture car il essaie de calmer la tempête qui va me coller une baigne dans quelques minutes : l'homme tempête à la moto rouge a dû avoir une peur panique que je ne l'écrase. Je prie le ciel, évite le regard furax du motard, et appuie sur l'accélérateur dès lors qu'Izaguen me dit : 'C'est OK. Tu peux y aller.'

Ce que j'ai appris après, c'est que le motard en question est méchant, Izaguen le connaissant bien a réussi à éviter l'altercation. Enfin aussi parce qu'Izaguen, c'est celui qui porte les armoires et les lits au boulot, il a une carrure incroyable et que s'il s'était battu avec le motard, je crois qu'il aurait gagné.

Izaguen si tu m'entends, sache que tu as gagné tes retours gratuits à Grand Baie dans mon carrosse pendant 3 mois.

 

Alors que je viens d'échapper au lynchage, à l'autre bout de l'île, la famille Hibou est en rain de déguster le gateau vacancesR1_cons-503.jpgd'anniversaire de la petite Esther, qui fête ce jour ses 6 ans. Mais comme si elle sentait que l'orage est proche, que la route est en train de s'écrouler et que sa soirée d'anniversaire est sur le point d'être compromise, elle pleure à chaudes larmes à l'arrivée du gâteau et des serveurs, refuse de goûter la délicieuse pièce montée confectionnée pour ses 6 ans, et s'empresse de rejoindre sa voiture pour regagner au plus vite la maison de Pointe-aux-Canonniers.

 

Alors qu'Esther pressent les problèmes de circulation routière, 2 amoureux qui avaient oublié de fêter la St Valentin la semaine précédente se promène le long de la plage, admirant la mer déchaînée et le ciel ombrageux au loin. Ils s'aiment et déambullent main dans la main; quand ils se rendent compte que leur destinée est bien au-delà de ce qu'ils peuvent maîtriser. Le coup de foudre s'abat sur eux et les unit pour les siècles des siècles. Amen. Fin tragique d'amoureux transits.

Personnellement, je me passerai de commentaires tant je trouve triste cette fin à la Roméo et Juliette.

Pour plus de détails, consulter la presse locale : http://fr.allafrica.com/stories/201102220954.html

(Ndlr : je vous avais dit que ça n'apportait rien de bon d'être romantique).

 

En un mot pour conclure : le temps d'orage n'apporte rien de bon.

Eviter à tout prix le coup de foudre!! (pour ceux qui souhaiteraient plus d'arguments : http://www.lexpress.mu/story/21492-la-foudre-s-abat-sur-le-clocher-de-l-eglise-de-notre-dame-du-rosaire-a-quatre-bornes.html)

 

Pour tes filles Céline, je te conseille donc un climat semi-continental. Elles échapperont de cette façon aux dangers, sautes d'humeur et autres aléas liés aux caprices météorogiques.

 

Sur ces bons conseils, je t'embrasse,

 

Fleur

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