Ma chère Aurèle

Publié le par moncherjerome.over-blog.com

 

aurele-877.jpgJ'ai pleuré ce WE. Ben ouais, il m'est arrivé quelque chose qui m'a fait penser à toi, à nous. Enfin à la Belle Epoque. Celle des échappées sauvages dans la savane Sud-Africaine, à la chasse du guépard et à l'observation des hippopotames. Cette époque où nous dansions sur des parkings en chantant des airs ringards, mangions des beef tong (enfin moi, je me contentais des noix de cajou), nous excitions à faire les rangers à 5heures du matin sous la houlette d'Eliott, le guide aux bottes de 7 lieux. Cette époque où nous avons fait des paris débiles (Spéciales félicitations à nos mâles qui ont su tenir le pari), où nous avons dîné à côté des phacochères, pique-niqué à côté des lions.

Enfin cette époque où nous avons su, définitivement, que nous étions fait l'un pour l'autre : le couple Travers-Tweins, celui qu'on ne séparera jamais.

Bon presque jamais je te l'accorde. C'est vrai que 11 000 km séparent un peu. Mais l'essentiel, c'est dans le coeur et dans la tête n'est-ce pas ma bichette?

Alors tu vas me demander : 'accouche, qu'est ce qui t'a fait penser à moi?'

Alors désolée de la réponse. Mais c'est en entrant dans la chambre d'un hôtel miteux que j'ai vu ton visage à mes côtés.

 

Je t'explique. Ce WE, c'était WE caprice de Fleur. La Fleur des Tropiques était en train de se fâner, manquant cruellement de distractions intellectuelles. Car le kite surf et la planche à voile, bien que lui ayant procuré de nombreuses sensations, n'ont jamais provoqué l'émotion d'une note de musique ou d'un film, qui projeté sur grand écran dans une salle ave cdes sièges de velours (un cinéma quoi), peuvent vous faire vibrer bien au delà de la projection. Sakifo-003-copie-1.jpg

Bon, j'étais donc en train de fâner des neurones, quand j'ai vu qu'à quelques kilomètres de Maurice, il y avait THE festival de l'océan Indien : le Sakifo. Alors là j'ai dit à Nico : c'est sakifo à moi pour reprendre du poil du neurone. Et Nico, en homme de raison, m'a dit : 'Fleur, on rentre en France, 2 fois cette année, et on va à Rodrigues.... c'est peut-être un peu too much La Réunion entre temps?'

Alors là, contrairement à ce que tu pourrais penser, je n'ai rien imposé. Je n'ai pas fait la gueule rien du tout. J'ai fait une Fleurade : 'Tu fais ce que tu veux. Mais comme au Sakifo il y a mes 3 groupes fétiches du moment, à savoir Yodélice, The Do et Jaqee, Eh ben moi, j'y vaiiiiiis. '

 

Bon, à ce stade, je n'avais pas trop réfléchi à la question de l'argent, et au fait que l'aller-retour, même si ça prend que 40 mn, est à 200 euros. Que l'hébergement à La Réunion coûte une blinde (je veux aller au festival mais tu me connais, je suis pas du genre camping sur le parking du concert). Sans compter la bouffe et tout le toutim.

Bref, dans mon manque de musique normale (je veux dire pas de la musique qui fait (boum boum cha, t'es mon coeur, mon sauveur, dans ma tête je ne vois que tes fossettes.. Ect..), il fallait absolument retourner au pays. Et là, bulle d'oxygène : on rentre en France avant de rentrer en France.

Eh ben je peux te dire qu'on a bien vu qu'on était arrivé en France. 1Er choc à l'aéroport : quand je parle aux gens, les gens me regardent. C'est que je n'ai plus l'habitude. Au boulot par exemple, quand je dis 'Bonjour tout le monde' le matin, j'entends une espèce de bruit incompréhensible qui doit être un bonjour à l'unisson. Mais personne ne me regarde. Et celui à que je préfère dire bonjour, c'est le responsable du store : à peine j'ai ouvert la bouche qu'il détourne exactement à 45° par rapport à moi. C'est très surprenant. Je me suis mise comme défi de lui faire tourner à 90°. J'ai bon espoir.

 

Après ce 1er choc, 2e choc : la navette de l'aéroport de ST Pierre à la ville de St Pierre : 10 euros. ET Bam. Welcome Home.

3e choc, et non des moindres : l'hôtel. Après avoir déambulé une vingtaine de minutes dans les rues de st Pierre, nous voyons au loin la pancarte lumineuse qui indique 'Tropic Hotel'. Chouette, nous y voilà : c'est le début d'un WE festif et en amoureux. J'adooooore.

Ce que j'adore moins, c'est la gueule de la devanture en béton, le couloir glauque éclairé par 2 néons (on est en plein jour mais c'est très sombre, tu aurais adoré la lumière), et enfin l'arrivée à la chambre. C'est celle qui est tout au fond, la chambre de luxe : avec sanitaires à l'intérieur et vue sur la mer.

Sakifo-001.jpgJ'ai l'impression d'être dans une mauvaise série et de me cacher après avoir perpétré un meurtre dans une banlieue pourrie d'Arizona. Mais le Cowboy à mes côtés n'a pas de chapeau. Les murs sont crades, les draps sont troués (mégôts de cigarettes), la salle de bains est éclairé au néon blanc, et la vue sur la mer est en fait une vuie sur le parking avec très très très loin un bout de bleu.

Pas possible. Tu sais quoi? Je n'ai même pas demandé à visiter les autres chambres d'hôtel.

J'ai dit à Nico : on se casse. On cherche autre chose. Alors tels 2 routards en quête d'un toît, nous avons passé une demi-journée (sur nos 4 jours de WE) à chercher les pensions qui auraient une petite chambre pour 2 personnes. Pourvue qu'elle ne ressemble pas à une chambre de motel.

Alors voilà comment nous avons atterri pour une nuit dans une chambre sombre (mais propre) avec sanitaires (comportant une baignoire bleue de toute beauté), des lits à peu près confortables (mais séparés), des draps à peu près propres (mais pas chauds du tout... tu me diras c'est pas ce qu'on demande à des draps, mais je ne mets jamais les couvertures à l'hôtel à cause des acariens)... tout ça paraissant finalement bien confortable après une soirée passée à piétiner d'une scène à l'autre, à manger des sandwichs aux bouchons, et à faire pipi dans des sanitaires bio sans eau (c'est pas encore arrivé à Maurice ça mais ça ne risque pas). Car oui, ma bichette, j'ai fait pipi dans un trou que j'ai recouvert, à l'aide d'une pelle, de copeaux de je ne sais quoi. La consommation de papier n'étant pas très développement durable; tu avais intérêt à ne pas avoir mal au ventre pendant les concerts!

Enfin voilà. Tout ça pour dire que nous étions contents de dormir dans notre lit en contre-plaqué dimanche soir, et que peut-être même le motel nous aurait convenu.

 

Comme quoi le confort et la propreté restent des notions très relatives (spéciale dédicace à François).

 

Je t'embrasse ma belle Aurèle, et j'ai hâte de te voir t'imagines pas!

 

Flower Ranger

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